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Le blog de Stéphane Soumier

Le blog de Stéphane Soumier


Le gâteau et la chantilly

Publié par Stéphane Soumier sur 22 Août 2014, 07:46am

Faire de la réforme des professions réglementées une campagne de communication économique


Encore faudrait-il ne pas résumer cette affaire à une question de pouvoir d’achat. Soyons trivial, on s’en fout du pouvoir d’achat, la baisse structurelle des prix ne sauvera personne.

C’est pourtant comme ça que les responsables politiques abordent le problème : « 6 milliards d’euros rendus aux Français » proclame Arnaud Montebourg, sans trop détailler. Surtout pas. Ben oui, aborder autrement cette question des professions réglementées, obligerait à des remises en cause considérables.

C’est quoi autrement ? C’est le biais des entrepreneurs, le développement de la politique de l’offre, et convaincre chacune de ces professions qu’elle peut sortir plus forte de ces réformes.

Combat très compliqué à mener, parce qu’il faut s’attaquer au dogme du gâteau. Cette conviction qui anime tant de chefs d’entreprise, que leur marché est un marché fini, un gâteau qu’il s’agit de se partager, en parts plus ou moins grosses, et donc de moins en moins grosses à mesure que se multiplient les acteurs.

La réalité est pourtant bien différente, et bien plus proche de la Chantilly qui monte quand on l’agite. C’est bien le développement de nouvelles offres, initiatives, innovations,  qui permettent à un secteur de croitre et d’enrichir davantage l’ensemble des acteurs qui participent au mouvement. Ah, bien sûr, plus difficile dans ces conditions de s’endormir à l’abri des rentes, mais pour peu que l’on ait envie d’avancer, de nouvelles portes s’ouvrent régulièrement et nourrissent le cercle vertueux de la création de richesse

Le problème c’est que ces belles phrases ne convainquent personne. En tout cas elles n’ont absolument pas convaincu les taxis, malgré les chiffres que l’on pouvait leur présenter d’une hausse générale du transport de personne pour tous les acteurs dans toutes les villes où l’on a ouvert le secteur à la concurrence. De même que les légions de patrons qui refusent l’ouverture du dimanche ne comprendront  jamais que l’on puisse acheter  leur produit ce jour-là et pas un autre, pour des raisons diverses et variées, le temps, l’envie, l’opportunité : « les gens n’ont plus d’argent dans la semaine, ils ne vont pas tout à coup en avoir le dimanche »… même si vous leur démontrez par A + B qu’il y a « des » gens (beaucoup de gens), qui en ont encore de l’argent, et que leur talent commercial pourrait donner sa pleine mesure au cœur de l’ennui d’un dimanche d’hiver.

Les entrepreneurs sont là, on en reçoit quotidiennement, ils apportent des solutions nouvelles et enthousiasmantes qui tentent de fissurer les murailles des professions réglementées. On comprend parfaitement qu’elles se défendent ces professions. Il y a derrière ces « charges » des investissements qui prenaient en compte des règles très strictes et les modifier brutalement serait sans doute plus dévastateur qu’autre chose.  En cela les leçons sur le secteur des télécoms sont passionnnantes : trop de brutalité sans doute, mais à l’arrivée une accélération des investissements (4G) et l’acteur historique qui retrouve toute sa légitimité

On pourrait donc prendre le temps de chercher à convaincre que chacun peut sortir gagnant de cette affaire et que le dynamisme des entrepreneurs peut décupler la valeur de tous les secteurs. Ce serait une opération salutaire.

Encore faudrait-il prendre le sujet par le bon bout : renoncer à ces chimères sur le pouvoir d’achat, pour foncer vers l’offre et l’innovation.

 

 

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