Et Cécile Duflot en est bien la première responsable, au sens propre, au sens qu'un homme, qu'une femme d'Etat devrait donner à cet adjectif
Il faut bien réaliser l'impact de cette annonce ce matin: moins de 300.000 logements mis en chantier en 2014, du jamais vu depuis 17 ans.
D'abord l'impact sur notre étrange crise immobilière, ce marché unique au monde où les prix refusent de s'effondrer, parce qu'on est en situation de pénurie. 300.000 logements, c'est un accroissement dramatique de cette pénurie. Les chiffres sont contestés, mais disons qu'il faudrait 5 à 600.000 logements chaque année pour inverser la tendance, vous voyez le gouffre ! Derrière, c'est une génération sacrifiée que nous sommes en train de construire, parce que le logement digne, proche des lieux de travail et de consommation, est la base de la vie d'un jeune adulte, parce que l'absence de mobilité est un des facteurs qui paralyse notre marché du travail, et que la pénurie immobilière en est une cause importante.
Ensuite l'impact politique, et j'en viens à Cécile Duflot. Elle dit et répète que sa loi n'est pas responsable de ce drame, que des décrets d'applications pris avant l'été ne peuvent expliquer le marasme d'une année et que l'Europe entière est logée à la même enseigne.
Une série d'explication ahurissantes qui disent toutes que Mme Duflot est incapable d'assumer la moindre responsabilité. Oui l'Europe immobilière va mal, mais elle le savait en arrivant en fonction. Sachant cela, en ministre responsable, elle aurait dû remettre à plus tard ses idées révolutionnaires et les perspectives de blocage des loyers, elle a fait tout le contraire. Elle nous parle de la date d'application de sa loi, faisant mine d'oublier que les investisseurs n'attendent pas les décrets et que ses déclarations péremptoires avaient largement suffit à faire fuir ceux qui avaient encore des velléités d'investissement. Disant cela, elle nous dit qu'elle est incapable d'assumer la moindre responsabilité et de mettre ses intérêts politiques entre parenthèse pour servir ceux de la nation.
je ne sais pas si on retiendra la leçon, et ça fera de toute façon une belle jambe à l'ensemble de ceux qui iront s'entasser dans les cages d'escaliers dans l'espoir qu'un propriétaire voudra bien leur accorder le logement qui rendrait leur vie décente