Petite mise au point devant le torrent de tweet et les diverses rencontres urbaines plus ou moins sympathiques que me valent mes prises de position pour les entrepreneurs du VTC
1/ vous n’êtes pas les victimes d’Uber, vous êtes les victimes d’un système que je ne peux qualifier par écrit de peur d’y laisser ma chemise en justice, système par lequel l’Etat a toléré que les licences concédées gratuitement pour une durée limitée prennent une valeur telle qu’elles ont permis de construire des fortunes. C’est ahurissant ! à peu près autant que de permettre la revente des fréquences TNT. C’est bien ça, et rien d’autre, qui provoque votre ruine aujourd’hui. Si vous n’aviez pas dû investir des centaines de milliers d’euros dans un bien public vous pourriez changer d’activité, vous reconvertir, que sais-je ? On en vient même à cette proposition invraisemblable d’un Etat qui devrait maintenant racheter ce qu’il a donné. Mais on est où ? Que la profession mutualise le rachat des licences, pourquoi pas, mais en quoi le contribuable devrait il supporter les conséquences de pratiques qu’encore une fois je me refuse à qualifier publiquement.
2/ en mettant UBER et les entrepreneurs VTC dans le même sac, vous faites une double erreur. Vous renforcez UBER qui peut se cacher derrière le sort de jeunes entrepreneurs avec lesquels il n’a rien à voir, et vous refusez de regarder en face une situation qui vous échappe
Uber est une puissance financière qui se joue des règles fiscales mondiales. L’entreprise pose un problème aux autorités du monde entier. Dont acte. Les entrepreneurs VTC paient leurs impots et leurs charges comme vous. Ils jouent sur les règles à la marge ? Mais bon dieu comme tous les entrepreneurs du monde !
Regarder la réalité en face, vous amènerait plutôt à les soutenir, pour que votre force commune pousse Uber à rentrer dans le rang, et nous pousse nous à réfléchir. Car c’est le client qui a le dernier mot dans votre activité, lui donner une idée claire de qui joue le jeu fiscal, et qui ne le joue pas, ne me semble pas inutile
(après vous pouvez vouloir les mettre tous dans le même sac, tous des enculés, tous des voleurs. Finalement je le comprends vu le tremblement de terre que vous vivez. Permettez-moi simplement de penser que cette posture pue la défaite)
3/ les syndicats VTC qui viennent de fleurir comme marguerite au printemps ne représentent finalement qu’eux-mêmes et agissent comme de bons syndicats français. On ne protège que ceux qui sont en place, on a pu rentrer dans la forteresse du travail, et on milite pour refermer la porte avec un examen impossible à passer par les autres. Là encore, c’est humain.
Mais ne me dites pas que c’est juste
Cordialement